Des Mondes Imaginaires

Des Mondes Imaginaires

Le jour où le diable m'a trouvée, d'April Tucholke, chez Black Moon

 

L'histoire :

 

Rien de bien excitant ne se passe jamais dans la petite ville balnéaire où vit Violet White. Jusqu’au jour où s’y installe un certain River West. Dès son arrivée, des choses étranges commencent à se produire dans la ville. Violet s’interroge sur ce garçon qui habite désormais dans l’arrière-cour de chez elle. Est-il seulement un très beau menteur au sourire fourbe et au passé mystérieux ? Ou pourrait-il être plus que cela ? La grand-mère de Violet l’a toujours mise en garde contre le diable, mais elle n’a jamais dit qu'il pouvait avoir l’apparence d’un garçon aux cheveux noirs qui fait des siestes au soleil, aime le café, vous embrasse dans un cimetière... et vous donne envie de l'embrasser en retour. Violet est aveuglée par son charme et perd toute lucidité. Exactement comme le voulait River… La peur du diable ne disparaît que lorsqu’on lui tient la main…

 

Ma chronique:

 

Le jour où le diable m'a trouvée... ce titre donne le ton. Un roman mélangeant peurs, horreurs, angoisses. Tout cela dans une douce avancée macabre allant crescendo. 

Ce roman offre parfois des moments d'incompréhension. Il m'a fallu un temps pour comprendre certains événements qui se déroulent : lorsque Sunshine, l'amie de Violet, voit une apparition effrayante; lorsque des enfants arpentent de nuit un cimetière sous le regard éberlué des parents impuissants... cela confère au récit une ambiance étrange, malsaine, complètement décalée par rapport au début du roman. Ces passages loufoques et dérangeants rendent le récit incohérent  mais cela s'éclaircit par la suite, au fil de la lecture et tout prend un sens.

L'auteur n'hésite pas à faire souffrir ses personnages, la mort est présente donc âmes trop sensibles s'abstenir!

J'ai du mal à me faire à l'idée que des parents, aussi en décalage de la société soient-ils, laissent voire oublient deux adolescents chez eux pour partir vagabonder en Europe. Cela amène Violet à chercher un locataire pour pouvoir trouver de l'argent nécessaire à leur survie. 

Les personnages sont intéressants mais pas vraiment attachants. Ils ne sont pas des stéréotypes donc on a un peu de mal à s'identifier à eux mais du coup cela rend le roman original. On se détache un peu des personnages et on observe la scène d'un point de vue extérieur. On réfléchit plus à l'histoire en elle-même.

Autre élément perturbateur, la grand-mère Freddie. Violet fait une fixation sur sa défunte aïeule au point de porter ses vêtements qu'elle trouve à son goût même si démodés. Elle occupe sa chambre, elle porte ses vêtements, elle survit en souvenir de Freddie. On en arrive même à se demander si elle possède une identité propre puisqu'elle est finalement Freddie presque trait pour trait. Ce côté malsain de l'enfant traumatisée du décès d'un proche au point de devenir ce proche défunt nous amène à des questions d'ordre psychologiques voire psychiatriques. Violet est-elle si saine d'esprit que ça? Certes, l'amour qu'elle porte à son aïeule est intense mais qui irait jusqu'à porter les vêtements d'un défunt? Qui s'approprierait sa chambre? Qui mènerait une enquête presque surréaliste pour rechercher des supposées cachettes secrètes contenant des informations capitales sur une grand-mère loufoque décédée? 

On trouve aussi une histoire d'amour, toujours dans le domaine de l'étrange. Une histoire qui débute bizarrement. N'importe quelle fille sensée aurait laissé tomber ce garçon étrange, flippant même et dérangé, aux actes parfois monstrueux. Mais Violet est une fille à part...

Ce roman est intéressant, se laisse lire si on se positionne comme lecteur omniscient et patient. Les énigmes non résolues peuvent donner envie de lire la suite. Personnellement, je verrai selon le résumé du tome 2...



03/12/2014
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